Charles Burns s'apprète à conquérir le monde, BLACK HOLE, son oeuvre la plus illustre, étant en passe d'être enfin adaptée sur grand écran. On dit enfin car ça fait un moment que bruisse la rumeur. Mais alors que le français Alexandre Aja (HAUTE TENSION) semblait rattaché au projet, c'est, surprise sur prise, David Fincher (SE7EN, FIGHT CLUB, ZODIAC) qui vient d'être désigné au poste de metteur en scène. Etrange nomination dans la mesure où on imaginait plus à sa place des cinéastes comme Lynch ou Cronenberg, dont les univers épousent, par endroits, totalement celui de Burns - que ce soit au niveau des ambiances (macabres) ou de certaines obsessions (notamment celle du corps humain vu comme monstruosité en constante mutation).
Basé sur un scénario rédigé à quatre mains par Roger Avary et Neil Gaiman (tandem quatre étoiles à qui l'on doit déjà le très bon BEOWULF de Robert Zemeckis), BLACK HOLE décrit le quotidien d'une communauté lycéenne dévastée par "la peste", mystérieux mal se transmettant par contact sexuel. Sombre, onirique, perturbante, la bédé prend la forme d'un lent cauchemar éveillé qui permet à Burns, à travers un noir et blanc hypnotique, d'affiner comme jamais son style et ses visions dérangeantes.
Voilà qui ne laisse pas d'intriguer quant à la décision de Fincher d'explorer de nouveaux territoires et fait s'interroger sur ce que ce grand expérimentateur devant l'éternel (parfois jusqu'au n'importe quoi) va pouvoir extraire d'un matériau d'une telle richesse.
Une adaptation qui fait envie, avouons que c'est quand même pas tous les jours...
(merci au Professeur pour la news)
lundi 25 février 2008
dimanche 24 février 2008
Les enfants de l'atome
L'un des plus vieux et improbables serpents de mer des adaptations serait sur le point d'enfin se concrétiser. On parle en effet d'AKIRA, le manga-culte de Katsuhiro Otomo qu'il est inutile de présenter - sauf si vous avez passé les deux dernières décennies à vous tourner les pouces en compagnie des naufragés de "Lost".
Mainte fois annoncé, le projet s'est vu, au cours des ans, passer entre des mains aussi diverses que celles de Stephen Norrington (BLADE), Pitoff (CATWOMAN) ou même James Cameron (TERMINATOR), dont l'abandon du navire mouille encore les yeux de nombreux fans.
Il semblerait donc que cette longue période de tergiversations ait aujourd'hui pris fin puisque la Warner (qui a récupéré les droits après une lutte de longue haleine) vient d'officiellement annoncer le lancement du film, sous la houlette de Leonardo Di Caprio (!) qui se chargera de produire le tout sous l'égide de sa société Appian Way.
On n'est pas au bout de nos surprises dans la mesure où celui qui a obtenu le tant convoité fauteuil de metteur en scène n'est pas le movie-maker star qu'on imaginait mais un certain Ruairi Robinson, quasi-novice dont les principaux titres de gloire consistent en divers court-métrages d'animation à la flatteuse réputation (et pour la plupart aisemment dénichables sur YouTube). Lesquels, malgré leur indéniable qualité, paraissent fournir un c.v. un peu léger pour une production du calibre de celle de AKIRA (à fortiori quand celle-ci se trouve être également une première expérience en matière de long-métrage). Entreprise qui s'annonce à ce point démesurée qu'elle se déclinera en deux films, seule façon un tant soit peu raisonnable, selon le studio, de légitimement rendre compte du foisonnement de l'oeuvre originale.
Attention touchante qu'il est permis de trouver extraordinairement hypocrite lorsqu'on apprend que la première décision est de transposer l'action du Néo-Tokyo de la bédé vers un New-Manhattan certainement plus à même d'intéresser les spectateurs américains. Et, bien entendu, tant pis si le tout n'entretient dès lors plus aucun rapport avec la parabole sur les bombes lachées sur Hiroshima et Nagasaki. Pas plus qu'avec la vision d'un Japon futuriste en proie à ses démons et au trauma d'un passé que la nation ne parvient pas à occulter. Il se murmure même que Di Caprio en personne pourrait incarner Kaneda, histoire de définitivement nous faire comprendre à quel point le traitement sera américanisé et n'entretiendra, dès lors, que de lointains rapports avec le matériau de base.
Précisons tout de même, afin de ne pas immédiatement jeter le bébé avec l'eau du bain, que le senseï Otomo interviendra sur le projet en tant que producteur exécutif. Quant à savoir si sa présence dépassera le stade du poste purement honorifique déstiné à encaisser un chèque en change du proverbial pacte de non-agression, c'est une autre histoire...
Mainte fois annoncé, le projet s'est vu, au cours des ans, passer entre des mains aussi diverses que celles de Stephen Norrington (BLADE), Pitoff (CATWOMAN) ou même James Cameron (TERMINATOR), dont l'abandon du navire mouille encore les yeux de nombreux fans.
Il semblerait donc que cette longue période de tergiversations ait aujourd'hui pris fin puisque la Warner (qui a récupéré les droits après une lutte de longue haleine) vient d'officiellement annoncer le lancement du film, sous la houlette de Leonardo Di Caprio (!) qui se chargera de produire le tout sous l'égide de sa société Appian Way.
On n'est pas au bout de nos surprises dans la mesure où celui qui a obtenu le tant convoité fauteuil de metteur en scène n'est pas le movie-maker star qu'on imaginait mais un certain Ruairi Robinson, quasi-novice dont les principaux titres de gloire consistent en divers court-métrages d'animation à la flatteuse réputation (et pour la plupart aisemment dénichables sur YouTube). Lesquels, malgré leur indéniable qualité, paraissent fournir un c.v. un peu léger pour une production du calibre de celle de AKIRA (à fortiori quand celle-ci se trouve être également une première expérience en matière de long-métrage). Entreprise qui s'annonce à ce point démesurée qu'elle se déclinera en deux films, seule façon un tant soit peu raisonnable, selon le studio, de légitimement rendre compte du foisonnement de l'oeuvre originale.
Attention touchante qu'il est permis de trouver extraordinairement hypocrite lorsqu'on apprend que la première décision est de transposer l'action du Néo-Tokyo de la bédé vers un New-Manhattan certainement plus à même d'intéresser les spectateurs américains. Et, bien entendu, tant pis si le tout n'entretient dès lors plus aucun rapport avec la parabole sur les bombes lachées sur Hiroshima et Nagasaki. Pas plus qu'avec la vision d'un Japon futuriste en proie à ses démons et au trauma d'un passé que la nation ne parvient pas à occulter. Il se murmure même que Di Caprio en personne pourrait incarner Kaneda, histoire de définitivement nous faire comprendre à quel point le traitement sera américanisé et n'entretiendra, dès lors, que de lointains rapports avec le matériau de base.
Précisons tout de même, afin de ne pas immédiatement jeter le bébé avec l'eau du bain, que le senseï Otomo interviendra sur le projet en tant que producteur exécutif. Quant à savoir si sa présence dépassera le stade du poste purement honorifique déstiné à encaisser un chèque en change du proverbial pacte de non-agression, c'est une autre histoire...
jeudi 14 février 2008
L'origine de la bête
Ca n'aura pas mis longtemps. Le tournage de WOLVERINE à peine lancé, voici que nous est en effet déjà montrée, histoire de bien nous allécher et en faire parler durant les six prochains mois, la première photo de Hugh Jackman dans son rôle-fétiche (et dont on peut constater que sa cure de stéroïdes a porté ses fruits. Même si l'image a été légèrement retouchée par Photoshop, histoire de donner à l'ensemble un effet "comics" des plus réussis).
Premier spin-off de la saga X-MEN qui lancera, en cas de succès, tout une vague de produits parallèles estampillés "X-MEN ORIGINS" (et dont le chapitre 2, axé autour de la figure de Magneto, est déjà sur les rails), le présent film relatera la génèse du super-héros en adamantium afin de nous expliquer comment le militaire James Howlett est devenu le mutant soupe-au-lait qu'on connait. Sont annoncées au casting, sans aucune confirmation officielle, des figures aussi diverses que Liev Schrieber (pour le rôle de Sabretooth), Danny Huston (en général Stryker) ou encore Maggie Q (qui incarnerait Silver Fox).
La sortie étant fixée à Mai 2009, ça laisse le temps d'encore un peu spéculer...
mercredi 6 février 2008
Esprit critique
Très bonne émission sur France Inter qui était présente au festival d'Angoulême. Vous pouvez (ré)écoutez l'émission ici.
L'interview de Florence Cestac (La véritable histoire de Futuropolis) et Jean-Louis Gauthey (édition Cornelius) donne une bonne vision du monde l'édition indépendante et de ses difficultés!
L'interview de Florence Cestac (La véritable histoire de Futuropolis) et Jean-Louis Gauthey (édition Cornelius) donne une bonne vision du monde l'édition indépendante et de ses difficultés!
lundi 4 février 2008
Welcome to hell
Dans la catégorie des "improbables rumeurs de provenance douteuse qu'on ne peut néanmoins s'empêcher de relayer" (parce qu'il pleut, qu'on s'ennuie et que le net est, après tout, fait pour ça) est annoncé un projet de spin-off autour de Venom, némesis de Spiderman, totalement sous-employé (euphémisme) dans le troisième volet des aventures du tisseur.
Conscient du potentiel du personnage, Sony songerait à développer une saga le concernant exclusivement, d'autant que ce dernier possède sa propre série dans laquelle on suit son parcours de vengeur masacrant du méchant et se coltinant régulièrement avec Carnage, son alter-ego tout rouge et encore plus méchant. Titanesques affrontements en perspective, à condition que le tout dépasse le stade du "développement hell" sans fin et ne se perde pas dans le dédale des projets mythiques jamais entrepris...
De manière plus concrète, la même maison-mère Sony a, de façon toute officielle cette fois, annoncé la mise en chantier de SPIDERMAN 4 - alors que chacun des cadres du studio avait, il y a six mois à peine, juré sur la tête de sa mère que le troisième tome serait bien le dernier. Ah, qu'il est bon de rire parfois...
Alors que plane encore le plus complet mystère concernant la participation de Sam Raimi et ses principaux acteurs, on sait par contre que c'est James Vanderbilt (entre autres auteur du ZODIAC de David Fincher) qui se mettra à l'ouvrage sur le script, dès qu'aura pris fin la grève des scénaristes qui paralyse Hollywood depuis maintenant trois mois. Faudrait tout de même pas trop tarder vu que le film a été promis pour 2010...
Conscient du potentiel du personnage, Sony songerait à développer une saga le concernant exclusivement, d'autant que ce dernier possède sa propre série dans laquelle on suit son parcours de vengeur masacrant du méchant et se coltinant régulièrement avec Carnage, son alter-ego tout rouge et encore plus méchant. Titanesques affrontements en perspective, à condition que le tout dépasse le stade du "développement hell" sans fin et ne se perde pas dans le dédale des projets mythiques jamais entrepris...
De manière plus concrète, la même maison-mère Sony a, de façon toute officielle cette fois, annoncé la mise en chantier de SPIDERMAN 4 - alors que chacun des cadres du studio avait, il y a six mois à peine, juré sur la tête de sa mère que le troisième tome serait bien le dernier. Ah, qu'il est bon de rire parfois...
Alors que plane encore le plus complet mystère concernant la participation de Sam Raimi et ses principaux acteurs, on sait par contre que c'est James Vanderbilt (entre autres auteur du ZODIAC de David Fincher) qui se mettra à l'ouvrage sur le script, dès qu'aura pris fin la grève des scénaristes qui paralyse Hollywood depuis maintenant trois mois. Faudrait tout de même pas trop tarder vu que le film a été promis pour 2010...
vendredi 1 février 2008
Série W
On pense toujours le pire atteint et l'Homme, sans cesse, parvient à surprendre par sa capacité à repousser les frontières du Mal. Une nouvelle étape vient ainsi d'être franchie avec l'adaptation de LARGO WINCH, la série anxiogène de Philippe Francq et Jean Van Hamme (alias le Paul-Loup Sulitzer de la bédé), dont le premier teaser peut être consulté exactement ici même : http://www.dvdrama.com/news-24445-largo-winch-le-teaser.php
Mettant en scène le gars Largo, play-boy patenté que la mort subite de son milliardaire de père adoptif va projeter à la tête d'un cartel financier un peu moins important que le Vivendi de la belle époque, les albums (pompeusement présentés comme "série d'aventures pour adultes" et qui s'adressent en fait au lectorat du "S.A.S." de Gerard De Villiers) représentent les parfaits exemples de ce que la bédé peut produire de pire et pourquoi elle est, à l'aube du 21ème siècle, encore considérée avec mépris par beaucoup comme un sous-genre pour adolescents sérieusement retardés (bon, on a l'air de se moquer, comme ça, mais précisons tout de même, à toute fin utile, que le "XIII", du même Van Hamme, est encore pire dans la laideur et la bétise crasse).
Faisant suite à une série télé en tous points oubliable qui a, ces dernières années, régulièrement pollué les grilles de M6, on fait confiance à Jérome Salle (ANTHONY ZIMMER), réalisateur de la chose, pour établir de nouveaux paramètres en matière d'inutilité et de mauvais goût.
Mettant en scène le gars Largo, play-boy patenté que la mort subite de son milliardaire de père adoptif va projeter à la tête d'un cartel financier un peu moins important que le Vivendi de la belle époque, les albums (pompeusement présentés comme "série d'aventures pour adultes" et qui s'adressent en fait au lectorat du "S.A.S." de Gerard De Villiers) représentent les parfaits exemples de ce que la bédé peut produire de pire et pourquoi elle est, à l'aube du 21ème siècle, encore considérée avec mépris par beaucoup comme un sous-genre pour adolescents sérieusement retardés (bon, on a l'air de se moquer, comme ça, mais précisons tout de même, à toute fin utile, que le "XIII", du même Van Hamme, est encore pire dans la laideur et la bétise crasse).
Faisant suite à une série télé en tous points oubliable qui a, ces dernières années, régulièrement pollué les grilles de M6, on fait confiance à Jérome Salle (ANTHONY ZIMMER), réalisateur de la chose, pour établir de nouveaux paramètres en matière d'inutilité et de mauvais goût.
Pour un peu, on s'étonnerait presque que le tout ne soit pas produit par Besson, tiens...
Inscription à :
Articles (Atom)