L'un des plus vieux et improbables serpents de mer des adaptations serait sur le point d'enfin se concrétiser. On parle en effet d'AKIRA, le manga-culte de Katsuhiro Otomo qu'il est inutile de présenter - sauf si vous avez passé les deux dernières décennies à vous tourner les pouces en compagnie des naufragés de "Lost".
Mainte fois annoncé, le projet s'est vu, au cours des ans, passer entre des mains aussi diverses que celles de Stephen Norrington (BLADE), Pitoff (CATWOMAN) ou même James Cameron (TERMINATOR), dont l'abandon du navire mouille encore les yeux de nombreux fans.
Il semblerait donc que cette longue période de tergiversations ait aujourd'hui pris fin puisque la Warner (qui a récupéré les droits après une lutte de longue haleine) vient d'officiellement annoncer le lancement du film, sous la houlette de Leonardo Di Caprio (!) qui se chargera de produire le tout sous l'égide de sa société Appian Way.
On n'est pas au bout de nos surprises dans la mesure où celui qui a obtenu le tant convoité fauteuil de metteur en scène n'est pas le movie-maker star qu'on imaginait mais un certain Ruairi Robinson, quasi-novice dont les principaux titres de gloire consistent en divers court-métrages d'animation à la flatteuse réputation (et pour la plupart aisemment dénichables sur YouTube). Lesquels, malgré leur indéniable qualité, paraissent fournir un c.v. un peu léger pour une production du calibre de celle de AKIRA (à fortiori quand celle-ci se trouve être également une première expérience en matière de long-métrage). Entreprise qui s'annonce à ce point démesurée qu'elle se déclinera en deux films, seule façon un tant soit peu raisonnable, selon le studio, de légitimement rendre compte du foisonnement de l'oeuvre originale.
Attention touchante qu'il est permis de trouver extraordinairement hypocrite lorsqu'on apprend que la première décision est de transposer l'action du Néo-Tokyo de la bédé vers un New-Manhattan certainement plus à même d'intéresser les spectateurs américains. Et, bien entendu, tant pis si le tout n'entretient dès lors plus aucun rapport avec la parabole sur les bombes lachées sur Hiroshima et Nagasaki. Pas plus qu'avec la vision d'un Japon futuriste en proie à ses démons et au trauma d'un passé que la nation ne parvient pas à occulter. Il se murmure même que Di Caprio en personne pourrait incarner Kaneda, histoire de définitivement nous faire comprendre à quel point le traitement sera américanisé et n'entretiendra, dès lors, que de lointains rapports avec le matériau de base.
Précisons tout de même, afin de ne pas immédiatement jeter le bébé avec l'eau du bain, que le senseï Otomo interviendra sur le projet en tant que producteur exécutif. Quant à savoir si sa présence dépassera le stade du poste purement honorifique déstiné à encaisser un chèque en change du proverbial pacte de non-agression, c'est une autre histoire...
dimanche 24 février 2008
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