Alors, que nous réserve cet IRON MAN qui fracasse le box-office mondial et remet sur les rails une enseigne Marvel bien amochée par une succession de produits qui ne lui ont guère rendu justice (euphémisme) et ont, du coup, permis à DC d'occuper ces dernières années le devant de la scène grace à ses oeuvres dignes et matures (BATMAN BEGINS, SUPERMAN RETURNS) ?
Eh bien, on se permettra de quelque peu tempérer les avis ultra-positifs qui parsèment la presse et les forums de fans, laissant entendre que nous est offert l'une des plus précieuses pellicules jamais accouchées depuis l'avénement du cinéma parlant.
A croire qu'échaudée par la récente tenue de toute production estampillée Avi Arad (F4, ELEKTRA, GHOST RIDER, ce genre de choses), la majorité, surprise d'avoir sous les yeux quelque chose de simplement regardable, en a oublié toute réserve et recul critique.
Alors non, le film ne représente pas plus la tuerie annoncée qu'il se révèle être la meilleure adaptation de comics existante (comme on a abusivement pu l'entendre. Comme si BLADE ou les premiers X-MEN n'avaient pas existé. Un peu de sérieux, tout de même).
Puisqu'il semble qu'à part les exceptions pré-citées, toute pellicule en provenance de chez Marvel s'inscrit dans un cadre plus hollywoodien que son concurrent direct. Plus commercial, en somme, le présent film ne dérogeant pas à la règle et livrant au final un produit plutôt standard et relativement inoffensif - eu égard à ce que promettait le matériau de base. Tant pis pour ceux qui révaient d'une vision adulte et coriace du sujet, s'attendant à voir traités l'alcoolisme de Tony Stark ou les passages les plus sombres de la saga de l'homme de fer... N'oublions pas que l'homme derrière la caméra est le réalisateur d'ELFE et ZATHURA (divertissements familiaux tout ce qu'il y a de rose et gentil), dont les intentions s'éloignent assez de celles d'un Frank Miller.
Ce qui ne signifie pas que le tout ne soit pas recommandable, bien au contraire : IRON MAN, fun et sans prétention, se hissant facilement un net cran au-dessus des derniers produits issus de la galaxie Marvel... Il suffit juste de savoir où on met les pieds.
L'ensemble se suit donc agréablement et remplit le cahier des charges attendu (naissance du héros, première mission, baston finale...) de façon correcte et sans trop d'ennui. Enfin, au début surtout, qui s'attarde sur la génèse et motivations du super-héros en devenir. Principalement grace à la prestation d'un Robert Downey Jr en pleine forme, impeccable en play-boy cynique et qui personnifie Tony Stark comme rarement un acteur s'est approprié un personnage.
Moins lorsque le script balisé l'oriente vers un tout-action pas désagréable mais somme toute plus convenu. Le tout-venant de la production U.S. en la matière, que la mise en scène plutôt impersonnelle de Jon Favreau n'élève pas au-dessus de l'honnête produit de série soigné.
On sait cependant gré à ce dernier d'adopter un ton oscillant entre premier et second degré qui l'empèche de se prendre démesurément au sérieux. Et parvient même, en quelques occasions, (lors des vols de l'homme de fer, notamment), aidé par la tonitruante musique de Ramin Djawadi, à faire partager une communicative jubilation comme rarement une adaptation de comics a su en faire instaurer, nous rappelant ce pourquoi on se précipite sur ce genre de film : voir bouger pour de vrai, sur grand écran, un héros qui a rythmé notre enfance (voire après, pour certains). D'autant que l'armure déchire grave !
Et s'il ne vous fait rien de subir le générique de trois plombes (jusqu'à vous retrouver seul dans la salle. Avec la caissière du ciné qui n'attend que vous pour fermer boutique et enfin rentrer chez elle), vous serez récompensé par l'apparition d'un Samuel Jackson (alias la classe incarnée) qui annonce, de la meilleure des façons, la séquelle/spin-off à venir et prouve, si besoin est, qu'il incarnera un Nick Fury des plus éclatants.
On aura de toute façon beau dire : un film qui vous balance du Black Sabbath sur son générique final ne saurait, malgré tous ses défauts, être à déconseiller...
P.s. : spéciale dédicace à Stan Lee dont les apparitions frôlent désormais le génie pur. Cet homme est décidément grand !
mardi 20 mai 2008
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