Guillermo Del Toro (L’échine du diable, Hellboy),
non content de ses mille projets pour le cinéma, s’est mis en tête de désormais
investir le petit écran.
Outre le Hulk
dont il parle depuis quelques mois (et dont on ne sait, au juste, où il en
est vraiment), le voici qui vient d’annoncer vouloir adapter Monster pour rien moins que HBO.
Titre dont il souhaitait, en fait, faire l’un de
ses prochains films.
Avant de sagement convenir que le foisonnant
matériau de base (dix-huit volumes parus !) serait mieux traité à travers
le format de la série qu’en long-métrage n’excédant pas les deux heures.
Le manga de Naori Urasawa, qui a déjà connu les
honneurs d’une adaptation en série animée (en son temps diffusée par Canal +), offre
en outre, avec son atmosphère de thriller horrifique, un parfait terrain de jeu
pour le mexicain – qui écrirait et réaliserait le premier épisode avant de
produire les suivants.
Sinon, son fort attendu Pacific Rim arrive cet été sur les écrans et il risque de déménager…
Il se murmure que Matthew Vaughn aurait refusé la
mise en scène du prochain Star Wars pour
pouvoir, à loisir, porter à l’écran le nouveau titre de Mark Millar.
Rien d’étonnant quand on sait les deux hommes
poteaux comme gorets depuis que le premier a adapté, avec le succès que l’on
connait, le Kick-Ass du second.
Dessiné par le grand Dave Gibbons
(The Watchmen), The Secret Service relate l’histoire du plus grand espion
britannique (hum…) qui décide de former son neveu, boloss devant l’éternel,
dans l’idée de lui faire prendre sa relève et en faire un digne sujet de sa
Majesté.
Début d’un récit 100% millarien qui, on s’en doute,
va rapidement basculer dans l’outrance et l’ultra-violence avec, notamment, un
délirant complot voyant des stars de cinéma se faire kidnapper.
Colin Firth (Le
discours d’un roi), le plus anglais des acteurs anglais, aurait donné son
accord pour interpréter le proto-James Bond Uncle Jack.
Tandis que Mark Hammil (Luke Skywalker forever)
pourrait interpréter son propre rôle de diva hollywoodienne.
La sortie est dores et déjà prévue pour le 14
novembre 2014 et on s’avoue assez curieux du résultat…
"Tony Stark, l’industriel flamboyant qui est aussi Iron Man, est confronté cette fois à un ennemi qui va attaquer sur tous les fronts. (résumé www.allocine.fr)"
C’est peu dire qu'était attendu ce troisième volet des
aventures de l’homme de fer.
Prenant la suite non seulement d’un deuxième
chapitre bien brouillon mais aussi du carton des Avengers, il suscitait surtout l’espoir par la figure de son
nouveau metteur en scène-scénariste.
A savoir rien moins que l’illustre Shane
Black : l’homme qui a, en son temps, redéfini les règles du buddy-movie hollywoodien
avec des titres aussi fameux que L’arme
fatale de Richard Donner, Le dernier
samaritain de Tony Scott ou Au
revoir, à jamais de Renny Harlin.
Black dont la première réalisation, Kiss Kiss Bang Bang, brillante
variation autour des thèmes du film noir, avait permis, en lui offrant son
meilleur rôle, le come-back d’un certain… Robert Downey Jr.
De quoi sortir la franchise de la routine dans
laquelle le routinier Jon Favreau l’avait engluée, se disaient les plus
optimistes.
Et c’est, en quelque sorte, exactement le cas.
Mister Shane, au-delà des qualités et défauts intrinsèques
à l’ensemble, livrant un produit qui (pour le pire comme le meilleur) lui
ressemble et où se retrouve presque tout ce qui fait le sel de son cinéma.
Ce qui le détache dores et déjà de toutes les
adaptations Marvel de ces dernières années dont on dirait qu’elles se partagent
un même et unique scénario et dont on pourrait échanger les réalisateurs sans
que ça change quoique ce soit au résultat final.
Le hic (car hic il y a), c’est qu’on a, du coup,
moins l’impression de se trouver devant un nouvel épisode d’Iron Man que face à une énième suite de
L’arme fatale.
Evacuant rapidement du récit - malgré de
constantes allusions au final des Avengers
- un aspect s.f. qui ne l’intéresse manifestement pas (il n’y a qu’à voir la
façon dont il traite la mythique figure du Mandarin. Ou la désinvolture avec
laquelle il expédie les apports de l’Extremis
de Warren Ellis et Adi Granov, censément à la base du présent script), Shane
fait du Black jusqu’à la caricature.
Abondance de punchlines,
persos charismatiques, amitié virile, généreuses fusillades et une touche de
mélancolie : connaissant le bonhomme, on ne peut, certes, pas dire qu’on
soit pris en traître.
Mais juste, alors, légitimement se demander s’il
était vraiment la personne adéquate pour prendre les rênes de la saga.
Son apport rappelant, dans un autre style, celui
d’un Nolan finissant par complètement étouffer la figure de Batman…
On pourra objecter, non sans raison, que ça donne
un résultat toujours plus vivant que tout ce qu’a produit Marvel depuis que le
studio a repris en main ses adaptations.
Ou se souvenir qu’au tournant des
années 1990/2000, des gens comme Stephen Norrington (avec le premier Blade) ou Bryan Singer (avec le premier
X-Men) avaient su livrer des films
qui soient la fois des œuvres portant leur patte et des adaptations
respectueuses du matériau originel.
Après avoir bouleversé le festival de Cannes-cuvée
2008 avec Valse avec Bachir (on en
parlait d’ailleurs ici même : http://globulle-bd.blogspot.fr/2009/03/lets-dance.html), Ari Folman revient cette année sur le
théâtre de ses exploits : son nouveau filmfaisant l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs.
Adapté d’un livre du romancier polonais Stanislaw
Lem (qui avait, en son temps, déjà inspiré Tarkovski pour Solaris : c’est dire si on va rigoler) et basé sur une
tortueuse intrigue de réalité virtuelle et manipulations d’images qu’on ne
tentera même pas de résumer, Le congrès
mélangera animation et prises de vue réelles.
Manière pour l’auteur de traduire sur l’écran la
double réalité dans laquelle baignera l’œuvre.
Les premières images faisant inévitablement
penser au travail similaire effectué par Richard Linklater sur A Scanner Darkly.
Même si on fait confiance à la sensibilité de Folman
pour apporter à son film le supplément d’âme qui faisait un peu défaut à ce
dernier…
Tout être ayant du goût apprécie forcément les
studios Aardman, immortels créateurs de Wallace
et Gromit et Chicken Run.
Sans pour autant forcément connaitre leur meilleure
création, tant celle-ci n’a jamais atteint la popularité de ses grandes sœurs.
Ceci pourrait cependant bientôt changer dans la
mesure où le site du magazine Empire annonce que Shaun the Sheep (puisque c’est elle dont il s’agit) serait dans les
starting-blocks pour passer des formats courts, qui ont fait sa renommée, au
long-métrage apte à envahir tous les cinémas de la planète.
Lequel quittera à priori le décor de la ferme (généralement
théâtre des exploits de Shaun) pour suivre le personnage-titre et ses potes
moutons à la recherche de leur maître disparu dans la grande ville.
L’occasion d’à nouveau goûter (si est respecté l'esprit de la série) à la parfaite symbiose de la si
particulière animation en pâte à modeler, typique du studio, et d'un humour décalé 100 % british.
Etant bien entendu qu’il sera élu meilleur film
de l’année quand il sortira, quelle que puisse alors être la concurrence...
Peut-être parce qu’inonder la toile ne lui
suffisait plus, Georges Clooney, une
histoire vrai, le strip anar de Philippe Valette - publié sur son blog
depuis l’été dernier - débarque chez Delcourt.
L’occasion pour les allergiques au net de
découvrir la navrante épopée du super-héros le plus kitsch qui soit.
Plus de trois cents pages de total ovni : d’un mauvais esprit jouissif (on pense à du Tronchet),
oscillant entre vulgarité et scatologie et bourré jusqu’à la gueule de navrantes
fautes d’orthographe.
Ca cause caca et double-cheese burger sans qu’on
sache vraiment où l’auteur veut en venir.
Ce qui n’a aucune importance puisqu'on n’a pas lu
quelque chose d’aussi hilarant depuis bien longtemps.
Faut juste savoir où on met les pieds parce que Georges Clooney, c’est vraiment pas pour les
payday !
Georges
Clooney,une histoire vrai de
Philippe Valette – Editions Delcourt
Il n’y en a décidément actuellement que pour Tom
Hiddleston puisqu’après la news d’hier
et la découverte, il y a quelques jours, de l’affiche de Thor : Dark World, voici que débarque le premier trailer du film d’Alan Taylor.
Et s’il est toujours délicat de juger quoique ce
soit sur deux minutes de bande-annonce, disons que ce qui est ici dévoilé
laisse espérer quelque chose de moins plan-plan et versant plus volontiers dans
la fantasy que le premier volet.
Qui, du coup, éveille la curiosité - ce qui n’était,
certes, pas gagné au vu de l’adaptation de Branagh…
Sans compter l’effet le plus effrayant du film :
la chevelure de Loki dont on ne sait, à ce rythme, où elle s’arrêtera (ni même
si elle le fera un jour).
Résumé des épisodes précédents : à la base,
une bédé gothique de James O’Barr. Suivie de sa cultissime adaptation par Alex
Proyas (The Crow, 1994). Puis d’une
série de suites de moins en inspirées au fil des ans. Avec en point d’orgue,
une série t.v. cheap et mal fichue qui hanta, une période, les troisièmes
parties de soirée de M6.
C’est dire à quel point il était temps de redorer
le blason d’une franchise bien rapidement tombée de Charybde en Scylla.
Raison pour laquelle Ed Pressman (producteur en
titre de la saga) avait recruté Stephen Norrington (Blade) dans le but d’initier un reboot
en bonne et due forme.
Ce dernier, évoquant les habituelles « différences
créatives », jetant l’éponge après un an de labeur acharné.
Et alors qu’on pouvait, du coup, légitimement
penser le projet pour de bon enterré, on apprend aujourd’hui même que Tom Hiddelton
(alias Loki le fourbe dans Thor) allait
passer des essais en vue de reprendre le rôle d’Eric Draven, immortalisé par
Brandon Lee.
Tandis que la mise en scène échoirait à l’espagnol
F. Javier Gutiérrez, quasi-inconnu auteur d’un unique film (le thriller Tres Dias, datant de 2008).
Comme si telle annonce était censée rassurer qui
que ce soit (on parie que cette fois-ci ne sera pas encore la bonne ?)…
Principalement connu grâce à sa saga 100 bullets (pour laquelle le pape
songerait, paraît-il, à le canoniser), Brian Azzarello est également l’auteur
de plusieurs opus qui se plaisent à revisiter l’imagerie DC Comics.
Témoin ce Lex
Luthor qui, comme l’indique son titre, nous invite à partager les pensées
de l’ennemi mortel de Superman (la plupart des textes de l’album sont des
voix-off directement extraites de son esprit).
La brillante idée du récit étant de le présenter non
comme le cinglé mégalo qu’on a l’habitude de croiser mais comme un ingénieur philanthrope
et génial visionnaire qui ressent la présence du natif de Krypton comme une réelle
menace pour la planète.
« Tous
les hommes naissent libres et égaux : mais tu n’es pas un homme. Tu as décidé
de protéger l’humanité : mais quand tu ne seras plus de leur côté, qui les
protégera de toi ? »
Pertinentes questions qui permettent à Azzarello
de construire une intrigue toute en noirceur et manipulations comme il les
aime.
Le dessin photo-réaliste de Lee Bermejo accentuant,
de son côté, la froideur d’un ensemble qui donne à découvrir la mythologie de l’Homme
d’Acier sous un autre angle (même qu’il serait avisé de la prendre comme
exemple en cas de suite au film à sortir de Snyder).
Les deux se sont d’ailleurs tellement bien
entendus qu’ils remettront le couvert, trois ans plus tard, pour un Joker tout aussi réussi.
Lex Luthor de Brian Azzarello (scénario) et Lee Berjemo (dessins) - Panini Comics (2006)
Peut-être craignent-ils de s’ennuyer depuis que
les droits de Star Wars ont filé
chez Disney et que leur échappent peu à peu tous les persos en provenance de
chez Marvel, toujours est-il que les boss de la 20th Century Fox préparent une
adaptation de Snoopy (a.k.a. Peanuts dans la langue de Shakespeare)
en vue de la sortir d’ici 2015.
Et parce que la plus élémentaire lucidité les
empêche de vouloir initier une horreur hybride à la Garfield (ou pire encore : une pellicule entièrement live à la manière du récent Boule et Bill), c’est l’option du bon
vieux cartoon qui a été retenue.
Mais pas n’importe lequel, attention : le
président du studio, Jim Giannopulos, ayant déclaré lors ‘une récente
conférence de presse que l’ensemble allait (on cite) : « changer l’animation
telle qu’on la connait » et « que personne n’allait en croire ses
yeux à la vue du résultat » (rien que ça)…
Si on ne demande qu’à être ébloui de la sorte, on
espère surtout que sera conservé le ton si particulier, attachant et mélancolique, de Charles M. Shulz.
Ce qui n’est gagné pour un titre qu’on imagine
débarquer au milieu de l’été et principalement viser un public juvénile…
On reste dans les figures Marvel puisque vient d’être
dévoilée la première affiche officielle de la suite de Thor (poétiquement sous-titrée Le
monde des ténèbres pour l’hexagone), qu’on verra ici débarquer fin octobre.
On y retrouvera la même fine épique que dans le
premier, si ce n’est que le fourbe Loki (dont la propension à, de film en film,
toujours foirer ses plans de domination galactique va bientôt le faire
ressembler à Gargamel) sera cette fois-ci épaulé des tout aussi affreux
Malekith et Kurse (respectivement incarnés par Christopher Eccleston et Adewale
Akinnuoye-Agbaje), bien décidés à s’emparer du gros marteau du dieu du tonnerre
afin de l’aplatir jusqu’à ce que mort s’ensuive.
C’est au niveau de la réalisation qu’on note un
changement, Kenneth Branagh ayant cédé sa place à Alan Taylor, un habitué des
séries t.v. haut-de-gamme (Les Soprano, Rome, Mad Men) qui signe ici sa première mise en scène pour le grand
écran.
Brillant neurochirurgien accusant une nette
tendance à la picole et l’argent facile (comme si c’étaient des défauts),
Stephen Strange perd l’usage de ses mains à la suite d’un accident de voiture –
ben oui, boire ou conduire…
Ce qui le pousse à se rendre en Himalaya à la
recherche d’un guérisseur et où, à défaut de récupérer comme espéré ses
facultés de praticien hors-pair, il apprend la magie.
Jusqu’à devenir un maître des arts mystiques et obtenir
le titre honorifique de Sorcier Suprême sous le nom de Docteur Strange…
Personnage dès lors régulièrement quémandé par
des héros Marvel dépassés dès qu’un surnaturel un peu trop prononcé fait son
apparition (pauvres petites choses).
L'apparition de Thaos (lors de la scène post-générique des Avengers) laissant justement entendre
que les films à venir s’échapperaient un peu plus du réel, la firme a sans
doute pensé qu’il était temps de lancer le brave docteur dans la bataille.
Et ainsi d’initier de façon officielle cette
fameuse « phase 3 » qui verra l’apparition de héros encore inemployés
(comme le Ant-Man dont doit s’occuper Edgar Wright).
Le site américain www.chud.com
a justement, hier, affirmé que Marvel cherchait à recruter Justin Theroux en
vue de non seulement écrire mais également incarner Strange dans une adaptation
alors prévue pour sortir d’ici deux ou trois ans.
Annonce pas si fantaisiste dans la mesure où
Theroux (qu’on peut néanmoins trouver un poil trop jeune pour le rôle) a déjà
tâté du script de super-héros.
Même si c’était pour rendre la copie d’Iron Man 2 – sans doute le pire film du
genre (juste après Wolverine, disons)
depuis que Marvel produit ses adaptations – et qu’il est, du coup, permis de s’inquiéter
sur le sort qu’il va réserver au super-sorcier.
S’il est confirmé au poste, ce que le studio n’a
pas encore fait…
C’est dans la foulée du triomphe interplanétaire de 300 que lui fut aussitôt annoncée une
suite : bien qu’il aura, en fait, fallu attendre plus de sept ans avant
qu’enfin celle-ci ne daigne pointer son museau.
Et encore est-ce Frank Miller qui a débloqué la
situation en entamant le prequel de
sa bédé-culte (provisoirement intitulée Xerxès
et dont la sortie, on l’imagine, coïncidera avec celle de son adaptation)
dont l’action, située dix ans avant l’opus de Zack Snyder, prend pour toile de
fond la bataille de Marathon (théâtre d’un épique affrontement entre Athéniens
et Perses).
Il n’en fallait pas plus pour, dès lors, entamer
la production de ce qui, au vu de l’affiche (dévoilée aujourd’hui) et des
premières images, semble, au moins d’un point de vue graphique et sans grande
surprise, prendre la droite lignée de son prédécesseur.
Et ce même si personne ou presque de l’équipe
alors en charge n’a jugé bon de rempiler – comme si ça allait gêner qui que ce
soit…
C’est dire s’il semble donc raisonnable d’à
nouveau s’attendreà du sépia d’un goût
douteux en guise de photographie, de l’ultra-violence saturée de sang numérique
en lieu et place d’un scénario et d’une quantité tout à fait déraisonnable de
ralenti en guise de mise en scène.
Et dire que ce sera, ensuite, au tour de Sin City 2 de débarquer…
Superman :
Man of Steel sortant, mine de rien, dans maintenant deux mois, la Warner a
du estimer qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure en matière de
promo et vient, en ce sens, de frapper un grand coup en postant sur la toile le
dernier trailer du film.
Et parce que les errements « malickiens »
(qu’on pouvait ressentir dans les deux premières bandes-annonces), ça va bien
cinq minutes, les images dévoilées en montrent – enfin – plus et annoncent que
le spectaculaire espérer sera bien au rendez-vous.
Manière de rassurer les fans que rendait inquiets
la présence des frangins Nolan (au scénario et à la production) quant au ton
adopté par le long-métrage et qui laisse penser que le sens visuel bigger than life de Zack Snyder risque d’en
mettre plein les yeux.
Malgré des critiques quasi-unanimement négatives,
le remak…, euh, pardon, le reboot de Spiderman
a suffisamment engrangé pour que la suite soit actuellement même tournage.
A nouveau dirigé par Marc Webb et toujours avec
Andrew Garfield et Emma Stone dans les rôles principaux (on ne change pas une
équipe qui perd), cette opus deux entend passer la vitesse supérieure en terme
de pyrotechnie en opposant à Spidey rien moins que deux super-vilains.
Non pas le Bouffon Vert (du moins pas encore :
celui-ci devant apparaître, sous les traits de Chris Cooper, en « civil »
dans le film à venir avant d’endosser sa défroque costumée dans le chapitre
suivant) mais le méconnu Rhino ainsi que le plus illustre Electro.
Respectivement incarnés par les excellents Paul
Giametti (La jeune fille de l’eau)
et Jamie Foxx (Miami Vice), les
personnages, à la base pour le moins kitsch, semblent avoir subi le nécessaire
lifting à même de leur permettre de tenir l’affiche sans ployer sous le
ridicule.
Du moins est-ce l’impression qu’on a en
découvrant, aujourd’hui même, la première photo de Foxx sur le plateau.
Un look plus moderne qui louche vers celui de son
personnage dans sa version Ultimates,
loin des hasardeuses couleurs estampillées 60's qu’il arborait à sa naissance.
C’est tout pour l’instant mais, eh, Globulle ne
serait pas globulle si n’était pas rapportée ce genre d’exclu…
Un temps annoncé avec Steven Spielberg à la mise
en scène et Will Smith en tête d’affiche, le remake d’Old Boy (qui avait secoué le festival de Cannes 2004) a finalement
échu à Spike Lee qui vient d’en terminer le tournage avec Josh Brolin (No Country For Old Men) et Sharlto
Copley (District 9) dans les rôles
principaux.
A ceux qui se demanderaient légitimement quel intérêt on peut
trouver à tenter de refaire quelque chose n’en ayant, en apparence, nul besoin,
l’équipe a bien entendu déjà trouvé réponse en précisant que le film à venir ne
se présentait nullement en redite de celui de Park Chan-Wook et adaptait, au
contraire, avec fidélité le manga originel de Garon Tsuchiya et Nobuaki Minegishi
– ce que ne faisait, certes pas, le long-métrage coréen.
Si ce genre de déclaration n’engage que ceux y
croient, on reste un minimum intrigué par ce que le réalisateur va pouvoir
accomplir avec le matériau de base, sachant qu’il n’est jamais meilleur que
dans le divertissement haut de gamme (comme a pu le démontrer son Inside Man).
"La vie de Scott Pilgrim est géniale. II a vingt-trois ans, il joue dans un
groupe de rock, il est "entre deux boulots", et il sort avec une mignonne petite
lycéenne. Tout est fabuleux jusqu'au moment où une livreuse en rollers nommée
Ramona Flowers, sérieusement atomique et dangereusement trendy, commence à
traverser ses rêves et à le croiser à des fêtes. Mais le chemin qui mène à Mlle
Flowers n'est pas couvert de pétales de roses. Ses sept ex-petits amis
maléfiques barrent la route du véritable bonheur de Scott. Pourra-t-il vaincre
les méchants et gagner le coeur de cette fille sans chambouler intégralement sa
précieuse petite vie ? (résumé éditeur)"
Véritable phénomène éditorial depuis sa parution outre-Atlantique
- avec comme point d’orgue l’adaptation (ratée) d’Edgar Wright pour le cinéma,
le Scott Pilgrim de Bryan Lee O’Malley
n’a, en France, jamais vraiment trouvé son public, en dépit de la caste d’adorateurs
qui en chante les louanges.
Sans doute la faute à la nature hybride d’une œuvre
(on s’en rend compte au résumé qui précède) qui, s’autorisant tout débordement,
a semble-t-il déstabilisé un public peu habitué à tel crossover.
Débutant en effet comme une plaisante comédie
romantique mettant en scène les atermoiements d’ados canadiens aux prises avec
les problématiques de leur âge (amour, famille, patrie, ce genre de choses), le
récit effectue, dès la fin du premier tome, un virage à 360° en s’enfonçant
dans le fantastique pur et dur.
Première surprise d’un ensemble qui, dès lors,
alterne sans prévenir (et parfois sans transition aucune) les ruptures de ton,
comme si O’Malley avait voulu rassembler tous les genres en un seul.
Et adoptant tour à tour les codes de la bédé U.S.
indépendante, du manga ou même des jeux vidéo, se lire comme la somme d’influences
de son créateur.
Le tour de force est que ce qui aurait pu virer à
l’indigeste gloubi-boulga (écueil non évité par le film) devient, sous l’alerte
plume de l’auteur, un miracle d’équilibre qui en fait le véritable produit de
son époque : quelque chose comme la première bédé à parvenir à capter l’esprit
du XXIème siècle.
Grace à un graphisme faussement simpliste, une
narration à la fois complexe et miraculeusement limpide, des personnages
attachants (et tout sauf manichéens) et un humour oscillant entre le premier et
énième degré lui permettant de, mine de rien, énoncer quelques vérités plus
profondes qu’il n’y paraît mais sans surtout jamais se prendre au sérieux.
Un « feel good comic-book » qu’on lit une
fois et qu’on aime pour toujours.
Scott Pilgrim de Bryan Lee O’Malley (six tomes) – Milady
Graphics
La sortie, l’été dernier, du Dark Knight Rises de Christopher Nolan aura au moins permis d’enfin
voir publié de décente façon les titres de la série mettant Bane en tête d’affiche.
A savoir : le mythique Knightfall ainsi que, surprise du chef, cette Revanche de Bane - les deux initiés par le tandem Chuck Dixon / Graham
Nolan.
Chronologie oblige, débutons avec le présent
volume qui offre deux récits : La
revanche de Bane et Le fléau du démon
(se déroulant respectivement avant et après Knightfall :
faut suivre).
Le premier narrant les origines du personnage, notamment
sa jeunesse dans un enfer carcéral du bout du monde.
Tandis que le second le voit côtoyer Ra’s Al Ghul et sa garce de fille au sein d’une
intrigue qui a (de loin) en partie inspiré la trame du dernier film.
Deux courtes histoires classiques et efficaces
(surtout la première) qui ont pour principal mérite de présenter le
super-vilain pour ceux qui ne le connaissent pas ou, pire, n’en ont que l’image
du bouffon catcheur aperçu dans le Batman
et Robin de Joël Schumacher.
Soit un personnage complexe, véritable antithèse
du Chevalier Noir (avec qui il partage un similaire background) et dont l’envergure
fait d’autant plus regretter la version du long-métrage de Nolan.
C’était pourtant pas faute d’avoir suffisante
matière à la base…
La revanche
de Bane de Chuck Dixon (scénario) et Graham Nolan (dessins) – Urban Comics
"Quand Foolkiller frappe, la punition est à la hauteur du crime. C'est un
véritable spectacle : la vérité dans toute sa lumineuse cruauté, nos plus lourds
secrets livrés au grand jour. Justicier artiste et homme de scène déjanté,
Foolkiller a été brutalement confronté à la bêtise humaine et veut faire leur
fête à tous les imbéciles. Abrutis en goguette, gare à vous ! (résumé éditeur)"
Personnage créé dans les années 70 et depuis plus
ou moins régulièrement ressorti des placards (bien qu’à chaque fois réadapté
par son scénariste du moment), le Foolkiller
s’est offert, il y a maintenant quelques années, un come-back sous l’alerte
plume de Gregg Hurwitz - auteur de polars qui se verra, suite au présent titre,
confier quelques aventures du Punisher après
le départ de Ennis.
Choix tout sauf innocent tant l’anti-héros qu’on
(re)découvre ici rappelle le Frank Castle vu par maître Garth : un vigilante sombre, massif, marmoréen, que
rien ni personne n’empêcheront de rendre justice.
L’intérêt étant ici qu’Hurwitz se permet de
pousser tous les curseurs dans le rouge afin, d’en quelque sorte, livrer la
version ultime du genre.
Ultra-violence gore, ambiance noire d’ébène,
dialogues orduriers, quasi-totale absence d’humour... Les excès assumés qui débordent de chaque case choisissent
de traiter l’ensemble au premier degré, sans recul et d’ainsi faire épouser au
récit la confusion mentale de son vengeur démasqué.
Un jusqu’auboutisme, ma foi, plutôt osé et dont
on aurait aimé voir s’il tenait les promesses entrevues dans ce premier volet.
Ce qui ne sera, hélas, pas le cas : la
suite, White Angels (toujours écrite
par Gregg Hurwitz) n’étant jamais sortie en France.
A moins qu’un jour prochain, sait-on jamais…
Foolkiller : au paradis des fous de Gregg Hurwitz (scénario) et Lan Medina - Panini Editions (collection Marvel MAX)
"La fin de l’humanité a eu lieu. Les insectes venus de l’espace infini sont maintenant les maîtres de la terre. À quoi bon résister ? Voilà ce que se répètent jour après jour Wayne, Jeremiah et Scham, uniques survivants de l’invasion dévastatrice. (résumé éditeur)"
Hébergé chez Ankama, le label 619, piloté par Run
(par ailleurs auteur de la saga Mutahafukaz
comme le sait toute personne de goût), s’affirme un peu plus à chacune de
ses parutions comme irremplaçable défricheur de talents neufs.
D’autant plus qu’il quitte peu à peu sa zone de
confort en se risquant à publier des récits originaux qui délaissent le second
degré ironique et référentiel qui ont fait la renommée de la maison.
En l’occurrence, La belle mort : récit d’anticipation signé Mathieu Bablet (artiste
grenoblois déjà repéré dans l’anthologie Doggy
Bags 2) dont le postulat laisse imaginer un ensemble plein de bruit et de
fureur qui verrait les derniers survivants de la planète occuper leurs journées
à se tabasser avec d’affreux monstres gluants…
Sauf que pas du tout.
Bablet, qu’on devine plus volontiers inspiré par un
certain pan de la s.f. slave ou même australienne (on pense au Dernier survivant de Geoff Murphy et
ses envolées poético-métaphysiques), instaure une ambiance résolument dépressive :
lente, grisâtre et d’une surprenante noirceur.
Où n’est rien d’autre relatée que l’extinction de
l’espèce humaine et la réaction de cette dernière face à l’inéluctable…
C’est osé. Beau (le graphisme particulier de l’auteur
traduit parfaitement le ton funèbre de l’ensemble). Ca ne ressemble pour tout
dire à pas grand-chose d’autre au sein de la production hexagonale. Et marque l’éclosion
d’une nouvelle voix dont on est impatient de découvrir l’œuvre à venir…
Tandis que vient de sortir en dvd sa seconde adaptation
cinématographique (voir news du 1/04), petit retour sur la bédé originelle du Judge Dredd dont Soleil a, depuis aout
2011, entrepris de publier l’intégrale.
Evènement à plus d’un titre dans la mesure où les aventures
du fonctionnaire de police le plus impitoyable que le monde ait porté n’étaient,
ici (on parle de l’hexagone, noble terre des poètes), sorties que dans le désordre
le plus complet – avec, qui plus est, pas mal de manquements dans la
chronologie (nombre d’épisodes étant, au fur et à mesure des années, tout
simplement passés à l’as).
La présente anthologie reprenant donc, pour la plus grande joie
des petits et grands, le fil dès son commencement, ce qui permet d’en
apprécier l’évolution – surtout au niveau du ton.
Car il faut bien avouer que les débuts n’avaient rien de forcément
très exaltants, se limitant à des petits strips
quasi-punk (alors bien dans l’air du temps quand on se rappelle que leur année
de naissance remonte à 1977) ultra-violents et faisant un peu mal aux yeux.
Le lecteur persévérant se retrouvera néanmoins récompensé
puisqu’il découvrira une bande qui devient peu à peu de plus en plus mordante,
jusqu’à atteindre des sommets de noire ironie que le lecteur de 2013 ne pourra
s’empêcher de savourer avec un sourcil d’étonnement levé (et qui rappellent, si
besoin était, à quel point l’œuvre est un pur produit de son époque : l’Angleterre
de l’ère Tatcher du tournant des années 70-80).
Et dire que le meilleur est à venir puisque c’est à partir
du tome 4 (à sortir en mai) que les juges Sombres - l’inénarrable Judge Death en
tête - prennent toute leur importance
dans la mythologie de Mega City-One.
Vivement !
Judge Dredd –
intégrale (trois volumes parus – série en cours)- Soleil Productions
Profitons de la récente sortie de son adaptation sur grand
écran par Walter Hill pour revenir sur la
mini-série Du plomb dans la tête : initialement déclinée en trois volets (respectivement
parus entre 2004 et 2006) et opportunément republiée - en un seul volume
regroupant l’ensemble – il y a deux mois.
Scénarisé par le français Matz et mis en images par le
néo-zélandais Colin Wilson (déjà responsable de La jeunesse de Blueberry pour les mêmes éditions Casterman), le
récit ne camoufle aucune de ses influences et se présente comme un bon gros ride estampillé « polar made in USA ».
Dont rien ne manque au sommaire : le flic coriace incorruptible, ses
homologues ripoux, le journaliste trop curieux, les implacables tueurs, un
complot, des fusillades, emballé-c’est pesé (jusqu’à des premières pages
qui décalquent, de manière tout sauf innocente, le début du Pulp Fiction de Tarantino, comme un
aveu d’intention on ne peut plus transparent) !
Le tandem Matz-Wilson s’acquitte donc de sa tâche avec énergie et application. Mais sans non plus grain de
folie particulier ou grosse surprise qui viendrait faire dévier le cours de la lecture. L'amateur trouvera, certes, ce qu'ile st venu chercher mais pas plus.
En l’état, ça ne révolutionne en rien le genre mais ça reste
agréable à lire. Ce qui est à la fois peu et beaucoup, selon comment on aborde
l’ouvrage (l'éternel débat du verre de gnôle à moitié vide ou à moitié plein)...
"Il y a vingt-trois ans, en Angleterre. douze enfants étranges naquirent
exactement au même moment. Il y a six ans, ce fut la fin du monde. Voici ce
qu'il s'est passé ensuite..."
Si ce qui différencie un excellent scénariste d’un auteur
hors-pair se situe dans la capacité à allier qualité et quantité pour sans
cesse (et en apparence sans le moindre effort) enchaîner les titres majeurs,
alors on tient (des fois qu’on en doutait) la preuve définitive que Warren
Ellis est bien l’une des grandes figures de son époque.
Epoque au sein de laquelle il suit les modes puisque Freak Angels a tout d’abord existé sous
forme de web-série, publiée sur le net à raison de six pages par semaine durant
un peu plus de trois ans.
Mais il eut été dommage de se priver d’une sortie sur papier
tant la qualité de l’ensemble méritait de toucher le plus large public
possible. Aussitôt dit, en voici donc l’intégralité désormais disponible, ce
qui permet de se pencher sur ce chapitre atypique de la carrière de Sir Warren.
Ce qu’on remarque en premier est d’ailleurs la plume si
particulière de Paul Duffield qui, par ses lavis et couleurs pâles (à
dominantes mauve, sable et gris), instaure une ambiance presque éthérée, loin
du bruit et de la fureur généralement de mise dans ce genre d’univers
post-apocalyptique.
L’ensemble adoptant du coup un ton en apesanteur, presque
cotonneux, comme pour saisir l’état de choc des survivants, toujours pas remis
des évènements dramatiques survenus quelques années avant le début de la
présente histoire...
Qu’on ne s’y trompe cependant pas : on est bien chez
Ellis et sexe et violence sont bien présents au rendez-vous, au même titre que
ses éternelles obsessions sur la mutation de l’humain (on pense plus d’une fois
au Akira de Katsuhiro Otomo, aux
thèmes parfois voisins).
Mais alors que tout concourt à un titre d’anthologie, des
époustouflants décors de Duffield (qui offre une fascinante vision d’un Londres
immergé sous les flots) au genre steampunk
propice à tout débordement, l’ensemble s’avère, au final, plus attractif que
réellement abouti : le récit ayant tendance à faire monter la sauce pour,
au final, un peu laisser en plan ses personnages (et le lecteur avec).
Comme s’il manquait un volume de conclusion. Ou qu’Ellis n’avait
plus trop quoi su faire avec son intrigue - ou que ça ne l’avait pas intéressé
de la mener à bien. Une belle promesse pas entièrement tenue, en somme. En l’état
fort recommandable mais pas à la hauteur des meilleurs travaux du maître, Transmetropolitan ou Fell en tête.
Etant bien entendu qu’un
Ellis un peu décevant reste supérieur aux trois-quarts de la concurrence…
Freak Angels de Warren Ellis (scénario) et Paul Duffield (dessins) - Editions du Lombard (six volumes)
Paru en 1984 (puis assortie de deux tardives suites, quinze
ans après) et depuis considéré comme un album-phare de la s.f. française, Le Transperceneige de Lob (scénario) et Rochette
(dessins) met en scène un univers post-apocalyptique plongé, après explosion d’une
bombe « climatique », au sein d’une nouvelle ère glacière qui a
éliminé toute forme de vie sur Terre.
Seuls en ont réchappé ceux qui ont pu monter à bord du train
qui donne son titre à l’ensemble : véhicule fonçant vers nulle part tandis
qu’à son bord a été recréée une société en miniature, avec toutes les
injustices que cela implique…
Prétexte à un récit d’anticipation sombre et pessimiste qui
n’échappe, néanmoins, pas tout à fait à la métaphore pas vraiment subtile sur
la lutte des classes…
Reste que c’est en lisant une édition importée en sa patrie
que le coréen Bong Joon-Ho a eu le coup de foudre et immédiatement décider de la
porter à l’écran. Tâche qui lui aura pris plus de temps que prévu (plus d’une
demi-douzaine d’années entre la découverte de la bédé et son adaptation) mais
qu’il sera finalement parvenu mener à bien, le tournage venant tout juste de s’achever.
Et si on reste curieux de voir comment le cinéaste peut
faire tenir le (finalement) plutôt mince argument de l’intrigue sur la durée d’un
long-métrage, on lui fait confiance pour y instaurer l’inimitable ambiance qui
lui a déjà permis de réinventer le polar (Memories
of Murder) et le film de monstre (The
Host).
Sortie dans le courant de l’année (avec, cela ne nous
étonnerait qu’à moitié, un possible passage par le festival de Cannes dès le
mois prochain).
Chaque adaptation Marvel surpassant la précédente
au box-office, gageons que le studio est bien parti pour dominer le monde d’ici
la fin de la décennie.
D’autant qu’on voit mal leurs prochaines sorties
(Iron Man 3 dans trois semaines, Thor 2 en octobre puis Captain America 2 l’année prochaine)
inverser la tendance.
Mais alors que les têtes pensantes de la firme auraient
pu la jouer pépère en faisant tourner ad
vitam aeternam les mêmes personnages (en gros : chaque membre des Vengeurs
pour un titre solo avant une réunion de l’équipe tous les deux ou trois ans),
les voici qui décident de profiter de leur pactole pour prendre un peu de
risque et placer sous la lumière des figures moins connues du grand public.
En l’occurrence, les Gardiens de la Galaxie :une team d’aliens en voie d'exctinction venant protéger la Terre d’une horrible
(forcément horrible) invasion extra-terrestre.
Choix osé mais finalement logique dans la mesure où il fera
lien avec la scène post-générique des Avengers
(et l’introduction de Thanos en tant que principal super-vilain des films à
venir).
Et qu’il permet, de plus, à la firme de sortir des sempiternels
récits de genèse de super-héros en étendant son univers à la science-fiction
grandeur nature…
L'intérêt monte encore d'un cran quand on sait que le matériau de base arbore un ton
des plus particuliers : se trouvant notamment, parmi les membres de l’équipe, un
arbre qui parle et un raton laveur armé jusqu’aux dents.
Et on ne peut alors que se féliciter qu’ait été
choisi pour assurer la mise en scène ce cinglé notoire de James Gunn dont le Super (chroniqué il y a quelques news
de cela) montrait à quel mauvais esprit il aimait tamiser le mythe de la figure
héroïque.
En souhaitant que les producteurs lui laissent
une marge de manœuvre à même de pleinement s’exprimer - étant donné que le
budget sera sensiblement plus élevé que ses précédentes panouilles made in
Troma.
Parce que comme ça, ça fait quand même bien
envie…
Il aura donc pris la peine de mener à bien son oeuvre avant
de tirer sa révérence.
Fred, créateur de Philemon,
est décédé ce matin à l’âge fort respectable de 82 ans, ont annoncé les
éditions Dargaud.
Malade depuis de nombreuses années, il avait sorti en février
(vingt-cinq ans après le précédent !) Le
train où vont les choses, seizième et dernier album de sa saga-culte à
laquelle il sera donc parvenu à mettre un point final. Même si cet ultime
volume avait fait grincer les dents de bien des fans de la première heure…
Créateur indescriptible, il sera, comme peu avant lui,
parvenu à retranscrire l’essence du rêve à travers ses récits oniriques où se
mêlaient l’absurde, le non-sens et le merveilleux. Un univers unique où la
seule limite était celle de sa fertile imagination et que Gotlib se sera amusé
à plusieurs fois tendrement parodier.
Sans compter que ce dernier lui faisait, régulièrement (et sous son vrai
nom), endosser l'identité d’un des deux seuls suspects des mythiques enquêtes des
inspecteurs Bougret et Charolles (in La
rubrique-à-brac) : on chercherait en vain plus belle consécration…
Sous le pseudo d’Abel Lanzac se camoufle Antonin Baudry,
conseiller de Dominique de Villepin durant les années que ce dernier passa aux
Affaires Etrangères.
Expérience atypique qu’il a relaté dans les deux volumes de Quai d’Orsay : chroniques diplomatiques
dont le sens de la satire (sublimé par le graphisme vif de Christophe
Blain) leur a permis de devenir l’un des triomphes éditoriaux de ces dernières
années .
A tel point que Bertrand Tavernier s’en empare aujourd’hui
afin de le porter à l’écran : sujet propice à une féroce comédie sur les
arcanes du pouvoir (comme le cinéma italien sait, par exemple, si bien en faire)
– à condition que soit conservé le ton mordant de la bédé.
A Thierry Lhermitte d’incarner le charismatique Alexandre
Taillard de Vorms (alias de Villepin) tandis que Raphaël Personnaz se chargera
de personnifier le jeune universitaire soudainement plongé dans le grand bain politique.
Profitons de l’actuelle sortie au cinéma de Jack, le chasseur de géants de Bryan
Singer pour causer d’une série à l’univers commun.
Peu connue du grand public, en débit de sa longévité (déjà dix-sept tomes au compteur) et de son excellente réputation auprès des connaisseurs, Fables (puisque c’est d’elle qu’il s’agit)
met en effet en scène les plus illustres caractères de nos contes et légendes
chassés de leur univers en guerre et contraints de trouver refuge dans le monde
réel (à New-York, pour être précis).
Prétexte idéal pour le scénariste Bill Willingham qui en
profite pour bâtir un univers formidablement cohérent au sein duquel des
personnages que l’on connaît depuis toujours (Blanche-Neige, le Grand Méchant Loup,
la Belle et la bête, le Prince Charmant, Pinocchio, Cendrillon et on en passe)
se retrouvent confrontés à la fois à un ennemi mortel mais aussi (et surtout) aux
vicissitudes du quotidien.
Alternant les histoires courtes et le récit de fond qui voit
les « gentils » régulièrement s’opposer à leurs persécuteurs,
Willingham mêle le comique au tragique en une relecture post-moderne (pour utiliser un terme à la mode) de quelques-unes de
nos grandes figures féeriques.
A peine pourra-t-on épingler le relatif manque de profondeur
par rapport par à celui dont faisait, par exemple, preuve Alan Moore à travers sa Ligue des Gentlemen Extraordinaires (aux
thèmes parfois voisins). En comparaison, Fables
apparaît surtout comme un divertissement de luxe : ça peut être sa
limite mais c’est aussi, en l’état, sacrément divertissant.
Fables de Bill Willingham (scénario) et divers dessinateurs - Urban
Comics Editions
"Dans un avenir proche, les Etats-Unis ne sont plus qu’un immense désert irradié. Mega City One est une métropole tentaculaire rongée par le vice. La seule forme d’autorité restante est représentée par les juges, une police urbaine qui cumule toutes les fonctions : flic, juge et bourreau. Une nouvelle drogue se propage, la Slo-Mo, qui permet de percevoir la réalité au ralenti. Sa distribution est contrôlée par Ma-Ma, ancienne prostituée, devenue baronne de la drogue. Dredd, le juge ultime, va se voir assigner une mission dans les environs de la tour de Ma-Ma et va devoir s’y confronter. (résumé www.allocine.fr)"
Vouloir donner une nouvelle chance au Judge Dredd de passer
l’épreuve de l’adaptation ciné ne peut qu’être une bonne idée, quand on se
souvient du film d’il y a presque vingt ans qui s’ingéniait à méthodiquement
bafouer tout ce qui faisait l’essence de la bédé (à commencer par la composition
d’un Stallone qui retirait son casque dès le premier quart d’heure de
projection).
On finirait pour autant par croire qu’une malédiction s’acharne
sur l’anti-héros star des éditions 2000 AD tant la conception du présent produit
s’est apparenté à un long chemin de croix qui nous a d’ailleurs privé d’une
sortie en salles en France (injustice aujourd’hui en partie réparée avec l’arrivée du
titre en dvd).
C’eut pourtant été dommage de passer à côté dans la mesure
où le Dredd de Pete Travis nous
venge de l’affront en son temps effectué par Danny Cannon. En plus qu’il représente
une fort honnête adaptation du comic-book de John Wagner et Carlos Ezquerra en
même temps qu’une série B d’action efficace et coriace comme on les aime.
Profitons-en à cet égard pour remercier le scénariste/producteur
Alex Garland - lequel, après les scripts de 28 jours plus tard et Sunshine,
prouve une fois de plus qu’il a décidément tout compris aux films de genre.
Ce dernier ayant non seulement accouché d’un récit
malin parvenant à capter la brutalité du matériau d’origine mais également sauvé
l’entreprise de la banqueroute en assurant (après le renvoi du réalisateur et
avec l’aide de John Wagner) le montage final qui donne sa cohésion à l’ensemble.
C’est bien fichu, ça va direct à l’essentiel et la chouette
ambiance délétère représente une fort digne introduction au monde chaotique de
Dredd - qu’on espère maintenant voir décliné en de nombreuses suites aussi hargneuses (lesquelles inclueront, on l'espère, l'indispensable Judge Death).
(disponible en Dvd et Blu-Ray depuis le 11 février)