lundi 22 septembre 2008

Tintin en Amérique

Alors que s'apprétait à débuter dans quelques jours, sous l'égide de Steven Spielberg, le tournage du premier volet de l'adaptation de TINTIN (les deux suivants devant normalement être conçus par Peter Jackson et un troisième larron encore inconnu), voici qu'Universal, dans un retournement de situation que n'aurait pas renié Hitchcock, vient de tout stopper pour de sombres histoires de gros sous clairement avouées (pour une fois qu'ils ne nous font pas le coup des "divergences artistiques").

Tout semblait pourtant sur les rails (ça fait quand même plus d'un an qu'on en parle, de cette histoire), le budget de 130 millions de dollars ayant été avalisé depuis un bail. C'est néanmoins la raison invoquée par le studio pour geler le projet, l'enveloppe leur paraissant trop importante en regard du risque financier représenté par l'ensemble.

Le problème se situe bien sûr ailleurs, tout en restant dans le domaine financier : c'est en fait la part demandée par Spielberg et Jackson (30 % des profits bruts) qui aurait du mal à passer auprès des patrons du studio.
Tellement que ces derniers, qui ne sont pas parvenus à renégocier les parts de distribution, préfèrent se désengager plutôt qu'attendre d'hypothétiques mirifiques recettes pour commencer à palper de la fraîche (on estime que le film devrait, en l'état, rapporter plus de 400 M $ avant que le studio puisse rentrer dans ses frais. On se doute combien telle perspective a du les enchanter).

Que le fan se rassure : il est hors de question que tel blockbuster en puissance reste longtemps abandonné et on apprenait, aussitôt l'annonce faite, qu'il se ferait finalement sous l'égide de Paramount. Les mêmes qui viennent de lâcher le HEAVY METAL de Fincher au profit de Sony !
Manque plus que ces derniers voient un de leurs films partir chez Universal pour boucler la boucle en un jeu de chaises musicales typiquement hollywoodien.

On rappelle que les films seront tournés selon la technique de "motion-capture" (sorte d'animation photo-réaliste), grace laquelle Zemeckis vient de réaliser un fort réussi LEGENDE DE BEOWULF mais qui, en l'occurence, fait grincer les dents des fans du reporter belge (qui auraient, pour la plupart, préféré un film "live"). Rendez-vous d'ici quelques mois pour un premier rendu de la chose...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

On peut aussi se demander dans quelle mesure les studios n'ont pas eu peur d'un bide... parce qu'honnetement j'ai des doutes quant à la popularité du journaliste à la houpette avec le public yankee.

Anonyme a dit…

On peut effectivement se demander quel kid d'outre-Atlantique connait la mythologie de Moulinsart sur le bout des doigts.

Mais il faut savoir que le projet est un vieux rêve de l'ami Spielberg puisque ça fait, mine de rien, près de trentre ans qu'il en parle.

En témoigne ce texte (document exceptionnel), rédigé par Alain Baran, secrétaire d'Hergé à la fin de sa vie et qui relate la rencontre manquée entre les deux géants : http://www.baransart.be/Baransart/spielberg.htm

Preuve que le mogul hollywoodien porte au personnage un véritable intérêt qui va au-delà du simple coup marketing.

Ca fait ainsi longtemps que les nombreuses similitudes entre l'univers du reporter belge et celui d'Indiana Jones n'est plus à démontrer (Spielby lui-même ne s'en est d'ailleurs jamais caché).

Concernant les films à venir, vu qu'on en attend de toute façon pas grand-chose, la surprise ne pourra qu'être agréable.

Même si, au risque de me répéter, on peut surtout regretter de manière éternelle le film qu'au milieu des 80's Beinex avait projeté de tourner avec Christophe Lambert dans le rôle-titre.

Diantre ! Celui-là, il n'aurait pas risqué d'être oublié de sitôt ! :-O

Anonyme a dit…

Aux dernières nouvelles, il semblerait que finalement la Paramount prendrait le relais d'Universal et assurerait le financement du film.
Ah si Beneix avait connu pareil soutien, Christophe aurait pu se teindre en roux et nous gratifier de mémorables dialogues avec Milou pas en images de synthèse...